En direct de Gaza /3

8 janvier 2024 -
Alors que la presse étrangère n'est pas autorisée à entrer dans Gaza sans escorte israélienne et que la presse locale est constamment prise pour cible et tuée, Hossam Madhoun est l'une des rares voix authentiques provenant de la ligne de front. L'enfer se poursuit dans une guerre sans fin, mais le peuple palestinien reste plein de ressources, remarquable et surtout plein de bonté.

 

Hossam Madhoun

 

Mère Courage (Pas Bertolt Brecht)

Près du mur de l'école, de l'abri, de nombreux vendeurs étalent leur petite marchandise sur une vieille table en bois, un carton ou même une bâche en plastique posée à même le sol. De petites quantités de viande en conserve, de thon en conserve, de haricots en conserve, des cigarettes, du sucre, du riz. Certains ont des quantités valant 200 dollars et d'autres, toute leur marchandise n'en vaut pas plus de 30. Ils essaient de faire assez de bénéfices pour se nourrir un jour ou deux.

Parmi eux, une femme, ou plutôt une dame d'âge moyen, dont le voile recouvre complètement tous ses cheveux, ou presque, est occupée à faire cuire du pain dans un four en terre. Une file d'attente se forme pour acheter un ou deux morceaux de pain. Elle appelle de temps en temps son fils de sept ou huit ans pour qu'il alimente le feu sous le four avec quelques morceaux de bois. Une scène normale à Gaza, principalement autour des écoles-abris.

J'ai pris place dans la file d'attente pour acheter du pain, lorsqu'un journaliste s'est approché de la dame pour lui demander une interview. Sans le regarder, elle lui a dit : "Vous voyez bien que je suis occupée". Le journaliste est patient et poli. Il lui a demandé s'il pouvait la filmer dans le cadre de la vie du marché et des abris. Elle a haussé les épaules, semblant ne pas se soucier de savoir s'il le faisait ou non. Le journaliste a fait un geste au caméraman pour qu'il commence à filmer.

Le journaliste : "Vous faites cela depuis longtemps ?"

La femme : "Cuire du pain ? Un mois."

Journaliste : "Vous avez construit le four en terre ?"

La femme : "Non, je l'ai acheté à quelqu'un qui l'avait construit mais qui ne pouvait pas y travailler. Il était trop vieux pour ce travail."

Journaliste : "Vous êtes d'ici ? Je veux dire du camp de Nuseirat ?"

La femme (tout en travaillant, mettant un morceau de pâte au four, le retournant de temps en temps à l'aide d'un bâton de bois) : "Non. Pas d'ici." (A un client) : "Je n'ai pas la monnaie sur cent shekels. Trouvez de la monnaie et revenez."

Journaliste : "D'où venez-vous ?"

La femme : "Depuis le 12 octobre, de plusieurs endroits."

Journaliste : "Comme où ?"

La femme : "De Beit Hanoun. Quand ils ont commencé à bombarder, mon fils aîné et mon beau-père ont été tués. Le bombardement visait la maison d'un voisin. Ils ont tous été tués."

Elle s'arrête de parler et continue son travail. Le journaliste ne la bouscule pas. Elle lève à nouveau la tête, regarde le journaliste pendant une seconde, puis se retourne vers le four et continue à parler.

"Nous sommes allés chez ma famille, au camp de Shani, le 'Beach Camp'. Je me trouvais au marché avec mon petit garçon, qui est là, lorsque nous avons entendu une énorme explosion due à une frappe aérienne. Je suis rentrée chez moi avec les légumes. Ils ont bombardé une maison proche et mes parents et mon mari ont été tués. Ils étaient tous sous les décombres. J'ai reconnu mon mari à ses pieds qui sortaient des décombres. Il lui manquait un orteil : il l'avait perdu lors d'un accident de travail en Israël il y a deux ans. Il travaillait dans la construction. Lorsque l'accident s'est produit, son patron n'a rien fait pour lui, il l'a renvoyé chez lui et ne l'a jamais autorisé à retravailler. Evidemment, sans aucune indemnisation. En Israël, les travailleurs palestiniens ne sont pas considérés comme une main-d'œuvre légale, de sorte que personne ne peut prétendre à une quelconque indemnisation. Ils nous utilisent comme une main-d'œuvre bon marché, c'est tout. Mon pauvre mari ne s'est jamais arrêté jusqu'à sa mort". (À son petit garçon) "Assez de bois, nous avons presque terminé." (A un client) "Cela vous coûtera quatre shekels."

Elle regarde le journaliste. Il est toujours là, tenant le micro vers elle, le caméraman recentre son objectif sur elle.

La femme : "Nous avons donc déménagé à Zahra City, chez ma sœur qui est mariée et vit là-bas. Ils nous ont suivis avec leurs bombardements. Ma fille et ma belle-mère ont été tuées. Nous sommes venus ici, moi et ce petit garçon, le fils de ma sœur, et ma sœur qui est blessée. Nous sommes dans cette école". Elle désigne l'école derrière elle.

Journaliste : "Comment vous débrouillez-vous ? Est-ce que l'UNRWA distribue de la nourriture à l'école ?"

La femme : "Oui. Ils viennent tous les deux ou trois jours, donnent à chaque famille quelques boîtes de conserve, des biscuits, du savon, de la nourriture qui suffit à peine pour une journée. Mais, quoi qu'il en soit, nous sommes toujours en vie.

Journaliste : "Qu'en est-il de l'eau ? De l'hygiène ? Les toilettes ?"

La femme : "Ça, c'est une autre histoire. Je me réveille à quatre heures du matin pour faire la queue aux toilettes. À cette heure-là, il y a 7 à 15 personnes dans la file d'attente. Si je suis en retard, je trouve 50 ou 60 personnes qui font la queue. J'emmène ma sœur blessée, sa fille et mon petit garçon. Nous y faisons nos affaires et nous nous rendormons. Ils distribuent des bouteilles d'eau minérale. Je ne les utilise pas. Je les vends pour avoir un peu d'argent. Ici, nous survivons.

Journaliste : "Que font les autres femmes ?"

La femme : "Les autres femmes ? Oui, il y avait une femme enceinte, nous l'avons aidée à accoucher dans la salle de classe. Elle a eu de la chance, son accouchement s'est déroulé sans problème, elle n'a pas eu besoin d'aller à l'hôpital. Nous prenons soin les uns des autres dans notre classe. Ce n'est pas comme dans d'autres classes, on entend toute la journée des cris, des insultes, des disputes. Nous avons de la chance. Ils s'occupent de ma sœur et de sa fille de deux ans quand je ne suis pas là.

Journaliste : "Comment obtenez-vous le bois pour votre four ?"

La femme : "Au début, c'était facile. Je ramassais des bouts de bois dans les rues, dans les vergers d'oliviers voisins. Puis j'ai commencé à l'acheter aux vendeurs de bois. Le prix était de 1,2 shekels/kilo au début, puis il a augmenté, comme le reste, et maintenant c'est 3 shekels/kilo. Tout le monde fait du feu maintenant car il n'y a pas de gaz de cuisine ou de carburant. Il y a des pénuries partout.

La femme a commencé à débarrasser, à éteindre le feu, à ramasser les morceaux de bois qui n'avaient pas encore brûlé et à recouvrir le four d'un morceau de tissu. Elle a pris son fils dans les bras et s'est dirigée vers l'école. Le caméraman l'a suivie avec son objectif jusqu'à ce qu'elle disparaisse à l'intérieur de l'école.

 

Peur, solitude

Depuis le début de ce massacre brutal des Gazaouis, j'ai peur constamment. Le genre de peur que l'on pense maîtriser en prenant soin de sa famille, en s'occupant de leurs besoins, en suivant le travail de mes collègues, conseillers et travailleurs sociaux dans les refuges, en écrivant mes journaux et en les partageant avec des amis dans le monde entier. Le genre de peur que l'on garde à l'intérieur et que l'on ignore, même si toutes les raisons d'avoir peur et de paniquer existent: les bombardements aléatoires, les tirs, les destructions, le nombre de victimes qui s'élève à plus de 27 000 morts et 54 000 blessés. Pourtant, je la garde au fond de moi.

Depuis hier, mes sentiments ont changés. Ma peur a changé. Depuis que l'armée israélienne a ordonné de partir aux habitants du camp de Bureij et d'une partie du camp de Nuseirat, où je suis déplacé, je ne ressens plus la même chose. J'aurais pu être tué avant, à tout moment, par n'importe lequel de ces bombardements, mais maintenant je les sens venir vers dans ma direction et celle de ma famille.

Seuls trois de mes amis de Gaza City ont été déplacés à Bureij et Nuseirat. Ils se trouvent tous les trois dans les zones où il a été ordonné d'évacuer et de partir. Hier, j'ai essayé de les joindre par téléphone portable. Cela n'a pas fonctionné. J'ai marché jusqu'à chez l'un d'entre eux. Il n'était pas là. Il était trop tard pour marcher jusque chez les autres, l'un à Bureij et l'autre à Nuseirat près de Bureij, la route de Salahaldeen les séparant. Bureij, à l'est de Salahaldeen, est limitrophe d'Israël, et Nuseirat est à l'ouest.

Aujourd'hui, je me suis rendu à l'hôpital Al Awda. Le premier message était celui de mon ami et collègue, Mohammed :

Cher Hossam,

Je me prépare à partir avec ma famille pour Rafah. Je suis actuellement à la recherche de matériaux pour y construire une tente. Je ne sais pas quand nous nous parlerons ou nous nous reverrons à nouveau. J'espère bientôt.

D'ici là, soyez prudents,

Mohammed.

Je ne sais pas pourquoi, après avoir lu ce message, la peur est remontée à la surface et a pris le dessus sur ma capacité à la tolérer.

Je ne pouvais pas rester. J'ai envisagé d'aller à Bureij pour prendre des nouvelles de mon ami Eyad. Les bombardements et le ciblage intensif ont commencé la nuit dernière. Mais j'ai abandonné, je me suis senti lâche.

Puis j'ai pensé à Maher. Il est à Nuseirat. Je vais y aller. J'ai marché deux kilomètres et je suis arrivé pour constater qu'il n'y avait pas de voitures devant sa maison. C'est un bâtiment de trois étages. Jusqu'à hier, il accueillait plus de 80 personnes. Le frère de Maher, le propriétaire de la maison, était là, en train de prendre les affaires et de les charger dans un mini-bus. Matelas, couvertures, pain, farine, valises, sacs...

"Qu'est-ce qu'il se passe ?" ai-je dit.

"Nous partons."

"Où est Maher ?"

"Il est parti hier avec sa famille, ils sont tous partis, ma femme et moi sommes les derniers.

"Pour aller où ?"

"Rafah. Nous avons un frère qui vit là-bas, Maher et sa famille y sont allés. Moi et ma femme, nous irons chez ma fille à Zawayda".

Il n'y avait rien à dire de plus. Il était occupé et se dépêchait de charger ses affaires.

J'ai dit : "Au revoir, soyez prudents."

Je suis retourné à l'hôpital Al Awda mon téléphone portable à la main pendant tout le trajet pour essayer d'appeler Eyad. J'ai essayé plus de 50 fois, mais tous les appels ont échoué.

Soudain, je me suis arrêté. Je sens que quelque chose ne va pas. Je me sens étourdi, incapable de marcher correctement. La peur m'envahit du sommet du crâne à la pointe des pieds. Je ne me sens pas bien. Je continue à marcher. Arrivé à l'hôpital, je suis allé dans mon bureau. Je commence à rassembler mes affaires ; l'ordinateur portable, le chargeur de portable, la petite batterie que j'utilise pour allumer quelques lampes LED. J'ai fini et je me suis préparé à partir. Puis je me suis rassis. Je ne veux pas rentrer chez moi en me sentant comme ça, dans cet état. Je dois me contrôler.

Arrivé à la maison, discussion avec Abeer sur ce que nous allons faire.

Elle a une sœur à Rafah, une veuve avec cinq filles qui vit non loin de l'hôpital Alnajjar, dans une toute petite maison de deux pièces avec un petit salon. Devons-nous aller là-bas ? Devons-nous envoyer d'abord certains d'entre nous pour que, si quelque chose arrive ici, nous puissions nous déplacer plus facilement et légèrement ? Nous sommes environ 22 personnes. Peut-être que sa mère, sa sœur et la famille de sa sœur peuvent y aller demain et nous pourrons alors décider de ce qu'il faut faire ensuite.

Nous n'avons pas encore pris de décision. Nous sommes encore en train de discuter des options possibles lorsque son frère, sa femme et ses trois enfants arrivent avec leurs bagages. Ils se trouvaient à Nuseirat, non loin de la zone dont l'évacuation a été ordonnée. Il se réfugie donc chez son père. Très bien !

Que faire maintenant ? Nous avons terminé notre conversation sans rien décider. Il n'y a pas d'endroit sûr dans la bande de Gaza. Les gens se déplacent d'un endroit à l'autre à la recherche d'une sécurité inexistante. Je suis l'un d'entre eux. Dehors, c'est la tempête, le vent hurle, il pleut abondamment et le froid me transperce les os, tandis que les bombardements se poursuivent et, cette fois, ils ne sont plus très loin.

J'ai peur. Je me sens si seul.

 

Le troisième déplacement, vers Rafah

Finalement, je dois prendre une décision, le frère de ma femme Abeer et sa famille, les cousines d'Abeer et leur fille sont arrivés à la maison de mes beaux-parents. Une maison pleine de femmes et d'enfants, certains d'entre nous doivent partir pour Rafah, la prochaine destination après Gaza City et Nuseirat. Eux forment une seule et même famille. Je suis celui à l'extérieur de ce cercle. J'ai décidé de prendre ma mère et de partir. Abeer a décidé de rester avec ses parents et ses sœurs. Nous devons maintenant nous séparer. Je ne sais pas pour combien de temps. Je ne sais pas si nous nous reverrons.

Trouver un taxi pour Rafah n'a pas été facile, j'ai dû marcher de Sawarha à Salahaldeen Road où se trouvent les taxis. Cinq kilomètres à pied. En fait presque en courant. Il était 14 h 40, la nuit tombe dans moins de trois heures. Je dois être à Rafah avant la nuit. La nuit est encore une autre peur, une autre incertitude.

J'ai trouvé un taxi qui m'a demandé beaucoup d'argent. Je n'ai pas eu le choix, j'ai accepté. 100 dollars, presque 20 fois le prix normal. Nous sommes retournés à Sawarha, j'ai chargé nos affaires, deux matelas, deux couvertures, deux sacs de vêtements. Une bouteille de gaz de cuisine à moitié pleine, suffisante pour deux semaines.

Je ne savais même pas où aller à Rafah. J'ai appelé un ami sur place pour lui demander de me trouver un endroit. Je sais que je lui confie une mission impossible. Plus d'un million de personnes ont été déplacées à Rafah, une ville de moins de 100 000 habitants qui compte aujourd'hui dix fois plus d'habitants qu'à l'origine.

Depuis Nuseirat, nous avons emprunté la route de la mer, angoissés, mal à l'aise, la marine israélienne se profilant à l'horizon, nous avons entendu de nombreuses histoires de bombardements et de meurtres sur la route de la mer. Arrivés à Khan Younis, à l'ouest, dans la région de Mawasi, une région essentiellement inhabitée et agricole. Nous avions l'habitude de nous y rendre en voiture et d'y passer nos week-ends pour fuir la foule et le bruit de la ville, de Gaza City. Ce que la région est devenue est incroyable : plusieurs milliers de personnes sur la route principale, qui ressemble maintenant à un marché aux puces. Ils vendent des produits alimentaires, des vêtements d'occasion et d'autres choses. Des deux côtés de la route principale, des centaines de tentes fabriquées à partir de feuilles de plastique bon marché.

Arrivés à Rafah, même image, même situation en pire. La foule partout, des tentes partout, des petits vendeurs à la sauvette partout. Les gens se déplacent dans tous les sens, ici et là, c'est le chaos. De la terre, des déchets partout, des destructions partout, des maisons bombardées partout. Le gris et le noir sont les couleurs dominantes, comme si les couleurs de la vie avaient été enlevées de la bande de Gaza. Les arbres dans la rue sont tous coupés, les gens les ont coupés pour faire du feu. Il n'y a plus de vert, même le ciel en cette saison cache son bleu et se présente dans un gris lugubre.

Certains de mes amis arrivés plus tôt à Rafah sont sous des tentes dans les rues, des tentes qui ne protègent ni du froid ni de la pluie, mais c'était leur seule option, leur seule possibilité. Que vais-je faire de ma mère grabataire de 83 ans ?

J'appelle mon ami tout au long du voyage mais la connexion ne passe pas. J'ai essayé plus de 60 fois jusqu'à ce que ça marche. Il m'a demandé de venir dans la maison de sa famille à Rafah. Je sais déjà qu'ils n'ont plus de place, plus un recoin où accueillir d'autres personnes. Je sais qu'ils accueillent plus déjà de 100 déplacés.

Arrivé chez lui, il m'a reçu avec un grand sourire.

"Tu sais que tu as de la chance, toi ?"

"Pourquoi ? Quoi ?"

"J'ai demandé à un ami qui a de bonnes relations de chercher un appartement à louer. C'est un homme d'affaires fortuné, mais il n'a pas trouvé."

"C'est quoi ta grande nouvelle, alors ?"

"Il m'a redemandé : 'Qui est-ce qui veut louer ça, déjà ?' et je lui ai dit que c'était pour mon ami et sa mère alitée. Il a décidé de vous accueillir, ta mère et toi, chez lui."

"Vraiment ?! Mais je ne veux déranger personne."

"Ne t'inquiète pas, allons-y."

Il nous a accompagnés, guidant le chauffeur jusqu'à l'adresse de son ami.

Nous sommes arrivés à un bâtiment élégant de trois étages, avec une cour sur le côté de la maison et un toit en bois décoré.

L'homme en question était là, nous attendait avec un grand sourire, très amical et accueillant.

Il a demandé à ses fils de décharger mes affaires. Ils ne m'ont pas laissé porter quoi que ce soit. Au rez-de-chaussée, il y avait un grand salon et une chambre à coucher avec des toilettes à côté. L'homme a dit : "J'espère que cela vous convient."

Je suis restée sans voix. Je n'arrivais pas à exprimer ma reconnaissance, mon soulagement et ma gratitude, mais je n'arrêtais pas de dire : "Merci, merci".

J'ai mis ma mère au lit. Ils ont apporté de la nourriture et m'ont proposé de prendre une douche. Une douche ? Ouah ! Une douche chaude. C'est la première fois en trois mois, jusque là je me lavais à l'aide d'un bidon en plastique et de l'eau froide.

Ma mère était tellement fatiguée par le voyage. Elle a dormi.

Après la douche, je suis allé dans la cour sur le côté. Il y avait quelques hommes autour du feu, en train de préparer un thé. Nous nous sommes assis et avons bavardé jusqu'à 20 heures. Puis nous sommes tous allés nous coucher. Ils n'ont pas cessé de me demander si j'avais besoin de quelque chose, ils n'ont pas arrêté de me dire : "Ta mère est notre mère, tu ne dois pas t'inquiéter pour elle."

J'ai dormi. Ma mère a dormi.

 

Messages from Gaza Now de Hossam Madhoun est publié avec l'aimable autorisation de Jonathan Chadwick et de l'Az Theatre, à Londres.

Hossam Madhoun est le cofondateur du théâtre pour tous de Gaza. Théâtre pour tous. La guerre à Gaza a rendu les productions impossibles. En tant que coordinateur de projet pour l'organisation locale à but non lucratif Ma'an Development Agency à Rafah, Hossam Madhoun et Jamal Al Rozzi, cofondateur du théâtre, consacrent désormais leur énergie à des programmes de thérapie pour les enfants traumatisés. Theatre for Everybody a établi un partenariat créatif avec Az Theatre à Londres depuis 2009. En Messages from Gaza NowHossam Madhoun a écrit sur sa femme Abeer, sa fille Salma et sa mère invalide, ainsi que sur leurs expériences et celles de leurs proches et amis pendant la guerre. Ces récits quasi quotidiens ont été recueillis et édités par le metteur en scène Jonathan Chadwick et l'actrice Ruth Lass, qui a récemment déclaré dans une interviewL'écriture de Hossam est étonnante, il est tellement ouvert et articulé, vulnérable et poétique dans sa façon d'écrire, ce qui est quelque chose qui devrait être partagé avec d'autres personnes. Vous ne trouverez rien de tel dans les médias grand public". Une lecture mise en scène de Les messages de Gaza Now #3dirigée par Chadwick, a été transformée en film par Jonathan Bloom, Nicholas Seaton et Maysoon Pachachi.

 

DéplacementGuerre de GazagénocidePalestine/Israël

1 commentaire

  1. Une histoire très émouvante. Je me sens en colère et épuisé en la lisant. Première question : Que font les Israéliens ? Quelle horreur, quelle douleur et quelle mort. Deuxième question : que fait le Hamas ? Qu'ont-ils fait ? S'agit-il de la libération du peuple palestinien, comme le chantent les manifestants ignorants et idiots à travers le monde ? C'est un homme courageux dans une société doublement victime, d'Israël et du Hamas. Il ne mentionne pas leur nom. Peut-être qu'il ne peut pas. Peut-être a-t-il peur. Et si vous pensez que le Hamas peut faire quoi que ce soit de bon pour le peuple palestinien, vous êtes aveuglé par votre haine d'Israël ou vous êtes simplement stupide. Ou les deux. Ici, à Tel Aviv, je crains sa douleur et sa peur. Il en va de même pour certains Israéliens. Pour la femme qui vend du pain, il est trop tard. Béni soit le souvenir de la famille qu'elle a perdue à cause des bombes des FDI. J'espère que cet homme, Hossam, pourra sauver sa mère et garder la foi, iman, emouna.

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