Alanoud Alsharekh du Koweït, pionnière féministe

6 décembre 2020 -

La star féministe du Koweït, le Dr Alanoud Alsharekh (Photo courtoisie Alanoud Alsharekh)


Nada Ghosn

 

Je crois fermement que les gens doivent être en colère pour que le changement se produise... Tant que cette colère ne devient pas une force destructrice. -Alanoud Alsharekh

 

Son site web déclare que "les femmes arabes sont la véritable mesure du changement dans la région". Elle n'est pas un nom connu de tous, mais si vous vous exprimez ouvertement sur les droits des femmes, qui sont après tout des droits humains, le sien est un nom que vous devriez connaître.

Alanoud Alsharekh a obtenu son doctorat en féminisme comparé et en études du Moyen-Orient à la School of Oriental and African Studies (SOAS) de l'université de Londres. Elle est chercheuse, universitaire et militante et s'intéresse aux jeunes, au genre et à la théorie féministe arabe. Elle est membre associé du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham House et chercheuse associée à l'Institut des États arabes du Golfe à Washington. Ardente défenseuse des droits des femmes et des minorités au Koweït, Alsharekh utilise sa voix en tant que membre de la société civile koweïtienne et universitaire pour faciliter le débat public sur les questions essentielles auxquelles est confrontée la société arabe. Elle a publié de nombreux livres et articles sur l'identité politique, la politique culturelle, les politiques de genre et de parenté dans le Golfe arabique.

Parmi ses nombreuses réalisations, Mme Alsharekh est directrice de Ibtkar Strategic Consultancy, une initiative de marketing et de leadership qui met l'accent sur l'accès au Moyen-Orient et l'autonomisation des femmes. Elle est conseillère auprès d'un certain nombre d'organismes gouvernementaux et d'ONG locales et internationales. Elle a également donné de nombreuses conférences et s'est occupée de nombreux postes d'enseignement tout au long de sa carrière, tant au Koweït qu'à l'étranger. Elle est impliquée dans un certain nombre d'autres organisations à but non-lucratif et groupes de société civile, notamment AIWF, Eithar et l'initiative Abolish 153 sous Ibtkar. Elle est également directrice par intérim de la campagne Friends who Care (Amis qui s'en soucient) qui vise à aider les jeunes femmes en danger de moins de 21 ans dans le cadre du système de protection sociale du Koweït.

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En 2016, Dr. Alsharekh a été décorée chevalier par le gouvernement français (Ordre national du mérite) pour son travail de promotion des droits des femmes dans la région. Elle a également reçu le prix arabe de la meilleure publication dans une revue étrangère (2013-2014) de l'Institut de Doha en 2014, et a remporté le prix des Voix du Succès Koweït en 2012. En raison de son influence et de sa capacité à initier le changement, elle a été choisie comme l'une des 100 femmes les plus influentes et les plus inspirantes du monde par la BBC de l'année 2019/2020. 

Alanoud Alsharekh a eu la gentillesse de me parler au téléphone depuis Koweït City, où elle vit avec son mari libanais et son enfant. J'étais curieuse de découvrir cette femme impressionnante, active et productive, originaire d'un pays dont on entend rarement parler, mais dont les femmes ont la réputation dans le monde arabe d'être très fortes et très instruites. Elle a insisté sur le fait que le féminisme au Koweït reste sous-documenté. "Je pense qu'en général, nous devrions parler du féminisme dans les États arabes du Golfe comme du féminisme khaliji. Je ne pense pas que nous puissions l'examiner de manière indépendante uniquement au Koweït", dit-elle.

Le Koweït est devenu indépendant au début des années soixante. Il a été le premier pays de la région arabe à avoir des élections et un parlement. Malgré le fait que le Koweït était un État progressiste où les femmes étaient éduquées, elles n'étaient pas incluses dans le partage du pouvoir. La demande d'intégration des femmes dans le processus politique est cependant apparue peu après l'indépendance, a déclaré Dr. Alsharekh.

Avec une population de moins de cinq millions d'habitants, le Koweït possède une société civile très active. L'ONG a commencé à se former avec l'État indépendant naissant, et certaines de ces sociétés ont été héritées de l'époque du protectorat britannique. L'une des plus anciennes est la Women's Cultural and Social Society (Société culturel et social des femmes), créée en 1963. Alsharekh explique : "Je pense que la progression du féminisme dans le monde arabe, que ce soit en Afrique du Nord, au Levant ou dans le Golfe arabe, est liée à deux choses : les luttes post-indépendance et l'éducation des femmes".

Au Koweït, les écoles des mollahs (écoles organiques de village) étaient présentes dans les années 1910 et 1920. Elles se sont formalisées dans les années 1930 pendant l'occupation britannique, qui était mineure au Koweït par rapport aux autres pays de la région. Dans les années 1950, sous l'influence du nationalisme panarabe, les Koweïtiens ont dû envoyer leurs enfants à l'école en vertu de la loi.  

Les luttes post-indépendance dans le monde arabe, nous rappelle Alsharekh, comprenaient la demande d'éducation pour les femmes. En conséquence, l'aspiration des femmes à travailler et à acquérir une indépendance financière a conduit à des revendications politiques et économiques d'intégration. Bahreïn et le Koweït ont été les pionniers dans ce domaine dans la région du Golfe, bien qu'il n'y ait pas d'universités. Le premier groupe de femmes est allé à l'université du Caire afin d'obtenir une éducation post-secondaire dans les années 50.

"Mais quand elles sont revenues, ces femmes ont décidé que porter une abaya (robe noire et foulard) était une hypocrisie. Elles n'ont pas été criminalisées, ni pénalisées et le gouvernement n'a pas non plus mis fin à leurs bourses", explique Alsharekh. "Je crois que la progression féministe est un acte organique. Ces premières tentatives étaient très "arabes", et je n'aime pas quand on dit que les féministes ont été influencées par l'Occident ! Le désir d'être traité comme un être humain est universel". 

Dans les années 1990, l'invasion du Koweït par l'Irak a donné une forte impulsion à la progression du féminisme. Pendant l'occupation, beaucoup de femmes sont devenues des martyres et des héroïnes. "On nous a permis de donner notre vie, mais pas de participer au processus politique. Le Koweït était la seule démocratie islamique où les femmes n'avaient pas le droit de vote", dit-elle. "Comme le Koweït était soutenu par des alliés internationaux, la communauté internationale s'est intéressée aux raisons pour lesquelles les femmes ne votaient pas aussi. Ainsi, après la libération, de nombreuses autres revendications ont émergés".

Lorsque l'invasion du Koweït par l'Irak a commencé, les parents d'Alsharekh l'ont envoyée dans une école libanaise en Angleterre appelée Choueifat. De là, elle est allée au London King's College (La FAC King de Londres) où elle a obtenu une licence en littérature anglaise, avant de passer à la SOAS pour obtenir une maîtrise en linguistique appliquée et en traduction anglais-arabe. "Entre-temps, je me suis mariée et je suis tombée enceinte, alors, quand j'ai terminé ma maîtrise, je suis revenue pour enseigner à l'université du Koweït. A peu près à la même époque, en 1999, un projet de loi avait été présenté au Parlement. Il était censé donner aux femmes leur droit de vote en politique. Mais nous avons perdu. Il y a eu des hommes qui ont applaudi ! Ils étaient si heureux de ces résultats", raconte-t-elle.

Je ne vais pas rester en retrait et regarder ma fille se faire marginaliser, comme je l'ai été ou comme ma mère l'a été !

À l'époque, Alsharekh a décidé de revenir à la SOAS pour faire son doctorat sur la littérature comparée et l'émergence de la conscience féministe. "Est-ce une question de culture, de religion ou de genre ? C'est très certainement la dernière ! Les femmes sont marginalisées et ne bénéficient pas de l'égalité des chances partout dans le monde, pour différentes raisons", pensait-elle. Elle a choisi l'approche littéraire, car elle inclut à la fois les aspects culturels et politiques de la vie humaine. Elle a voulu suivre la manière dont la prise de conscience dans un pays comme l'Angleterre et l'activisme se sont croisés tout au long de l'histoire, au fur et à mesure que le suffrage se développait et que la législation évoluait.

"Je voulais comprendre comment tout cela se reflétait dans les écrits des femmes. Et comment, en le comparant à différentes parties du monde arabe, il montrerait différents stades de conscience". Elle s'est donc concentrée sur trois écrivains arabes : Laila Al Othman du Koweït, Nawal El-Saadawi d'Égypte et Hanan Al-Shaykh du Liban. "Il est intéressant de voir que toutes ces femmes sont plus ou moins contemporaines. Parce que le féminisme est un mouvement mondial, où que vous viviez dans le monde, vous pouvez être influencée par ce qui se passe". 

Après avoir obtenu son doctorat, elle a été recrutée par l'université d'Uppsala en Suède. Elle a enseigné la littérature féministe dans le monde arabe, et a également donné un cours sur les symboles dans la littérature moderne du golfe Arabique. "Les Suédois n'essaient pas de vous dire quelle est votre culture. Peut-être parce qu'ils n'ont pas d'histoire coloniale avec nos pays. Il se trouve que j'ai rencontré des chercheurs du Moyen-Orient qui ont essayé de me dire quelle est ma culture", note Alsharekh. "A l'époque, mes cours étaient préparés pour un public occidental, et je pensais que c'était le meilleur moyen de briser les stéréotypes sur les femmes arabes".

Elle est ensuite retournée au Koweït pour enseigner à l'Arab Open University (Université Arabe Ouverte) où elle a été nommée chef du département de langue anglaise, puis chef du département sociolinguistique pour les six pays où l'université avait des campus. Le 25 avril 2005, elle a participé à l'émission spéciale de la BBC sur les femmes dans le monde arabe, animée par Zeina Badawi. "Le vote des femmes est inévitable", a-t-elle déclaré... Et ils ont fait adopter le vote au Parlement un mois plus tard.

Elle voulait documenter et archiver ce moment de l'Histoire, en prenant et en rassemblant des photos des manifestations, et a décidé de mettre fin à sa carrière d'enseignante. Par la suite, son gouvernement a demandé à Alsharekh de représenter le Koweït au sein du groupe francophone qui, à l'époque, était invité en France par le ministère français des affaires étrangères. 

Ce qui m'a frappé chez ces femmes politiques françaises à l'époque, c'est qu'elles n'avaient pas besoin de porter un costume de pouvoir ! Elles pouvaient encore être des femmes, et jouer un rôle puissant. C'est ainsi que je les ai vues et que j'ai été inspirée.

À son retour, elle s'est concentrée sur la recherche et a obtenu deux bourses. L'une d'elles consistait à dresser la liste de toutes les lois discriminatoires à l'égard des femmes. "Je crois fermement que les gens doivent se mettre en colère pour que le changement se produise... A condition que cette colère ne devient pas une force destructrice. Nous pouvons être douces mais en colère". Comme un jeu sur l'expression typique "sexe doux", les Angry Words, Softly Spoken (mots de colère, dits avec douceur) ! - en arabe Al Ghadab Ennaem - était le titre de son premier livre, une anthologie publiée en 2006.

Le premier livre d'Alanoud Alsharekh, Mots en colère doucement prononcés

Ensuite, Al Sharekh a été recrutée par le Bureau de la sécurité nationale au Koweït pour travailler sur les droits de l'homme avec des entités extérieures. Elle a également obtenu une bourse Fulbright et est allée enseigner en Californie. Lors de son cours sur les femmes, l'islam et les questions contemporaines, certains étudiants ont eu une réaction surprenante à son approche : "Elle n'a pas l'air musulmane, elle ne parle pas musulman, je ne sais pas ce qu'elle vend, mais je ne l'achète pas !".

La même année, Georges W. Bush a fait une tournée au Moyen-Orient. Lorsqu'il est arrivé au Koweït, il a demandé à rencontrer 10 femmes leaders. "J'étais l'une d'entre elles. Ces femmes avaient du succès et étaient fortes ; elles étaient militantes et anciennes ministres. À la fin de notre rencontre, il nous a regardées et a dit : "On m'a dit que vous étiez toutes opprimées, vous ne me semblez pas du tout opprimées !".

Après cela, Alsharekh est allé travailler pour l'Institut international d'études stratégiques, un groupe de réflexion sur les questions de sécurité et de stratégie. Alors qu'elle se trouvait aux États-Unis, le printemps arabe a commencé. La révolution de la femme arabe "Thawrat Al Mara'a Al 'Arabiya" se déroulait sur Twitter et Facebook. "À l'époque, je donnais des conférences à la SOAS, et quand les gens parlaient du Golfe, ils ne parlaient que des pétrodollars ou du terrorisme", se souvient-elle.

Une anthologie éditée par Alanoud Alsharekh, publiée par Saqi .

Avec son travail à la SOAS, elle s'est penchée sur l'évolution du rôle des femmes dans le Golfe. Elle a publié son deuxième livre, The Gulf Family : Kinship Policies and Modernity (2007) (La Famille du Golfe : Fraternité, politiques et modernisme), qui consiste en une recherche universitaire sur les familles du Golfe : les familles dirigeantes, les familles de commerçants qui contrôlent le secteur privé et les tribus qui influencent réellement les élections. "Quand vous pensez à la famille, ce n'est pas seulement au sens nucléaire comme en Occident. Le parcours de la famille est lié à notre identité, à la politique et à l'économie", explique-t-elle.

Troisième d'une série de livres de Saqi.

En 2008, Alsharekh a publié un troisième livre dans cette série, sorti de SOAS et Saqi avec le co-éditeur Robert Springborg, intitulé Popular and Political Cultures of the Arabian Gulf (Cultures populaires et politiques du Golfe Arabe), qui explore "le nouveau dynamisme du Golfe, qui ne se reflète pas seulement dans les immeubles de grande hauteur et les marchés boursiers en plein essor, mais qui se manifeste également dans les domaines de l'art, des idées et de l'expression, et de leurs relations avec l'autorité politique".

En 2016, elle a quitté le gouvernement et est devenue Associate Fellow à Chatham House. Mais surtout, elle a lancé sa propre société de conseil, Ibtkar- enarabe "innovation" -, axée sur la diversité, l'inclusion et l'autonomisation des jeunes et des femmes. "Par exemple, parce que nous avons des élections à venir ce mois-ci, j'ai essayé d'aider beaucoup de candidates à traduire leur campagne en ligne. Il est généralement difficile pour elles d'obtenir des électeurs, et maintenant c'est encore plus difficile avec Covid-19". Tous ces programmes sont offerts gratuitement. Une fois qu'elles ont obtenu des parrainages pour les réaliser, elles les ouvrent au public.

A partir de 2006, Alsharekh a essayé de sensibiliser le public à la question des crimes d'honneur au Koweït. "J'ai été horrifiée de découvrir que le Koweït a une loi sur les crimes d'honneur, et que c'est l'article 153 de notre code pénal". Pour lutter contre les crimes d'honneur, elle a lancé la campagne Abolir 153. Les mères, les filles, les sœurs ou les épouses peuvent être tuées dans un "acte de zeena" et ce n'est pas considéré comme un crime. La peine maximale est de trois ans de prison ou une amende. La campagne se concentre également sur l'idée de violence disciplinaire "Al 'Unf Al Ta'dibi", qui est très courante, non seulement dans le Golfe, mais aussi en Asie centrale et dans d'autres endroits. 

Je pense que l'appeler un "crime d'honneur" est orientaliste. En Occident, on l'appelle "un meurtre". Ne pas nommer le problème est aussi le problème. Bien sûr, au Koweït, les lois sont dérivées du code Napoléon. Avant, c'était un crime passionnel, mais les Koweïtiens ont supprimé les épouses, et en ont fait le droit du mari. Et ils ont ajouté à l'épouse : la mère, la fille et la sœur.

En outre, Alsharekh souligne l'absence de foyers pour les femmes victimes de violence. Un refuge existe, dit-elle, mais il n'est pas encore fonctionnel. Abolir 153 aide ces femmes, en les mettant en contact avec des avocats et des médecins. Plus généralement, la campagne travaille à la sensibilisation dans le Golfe et forme les défenseurs des victimes sur la manière de favoriser de solides mouvements de base. "Cette lutte nous coûte cher, à nous et à nos familles. Le risque est très élevé pour les féministes, même si nous ne sommes pas intéressées par la controverse mais plutôt par la collaboration", dit-elle. "Cependant, après des années de travail, tout le monde parle d'Abolir 153 ! Nous avons lentement fait entrer cette conversation dans le courant dominant".

Récemment, cinq membres du Parlement ont signé un projet de loi visant à abolir la loi 153. Le Parlement ne l'a toujours pas voté, mais il est en chambre. "Ces derniers mois, nous nous sommes battus pour qu'ils votent une loi sur la violence domestique, car comme vous le savez, avec Covid-19, les abus ont atteint des sommets ! Il a fallu des années pour arriver à un vote, et finalement en août dernier, il a été adopté ! Vous savez, quand ils ont essayé de faire passer la loi sur la protection de l'enfance, il a fallu dix ans pour qu'elle soit approuvée. Elle a été considérée comme une intrusion dans l'espace domestique. L'idée de la tutelle est le plus grand problème auquel nous sommes confrontés au Koweït actuellement. Par exemple, une femme ne peut pas signer un papier à l'hôpital, et si vous voulez vous marier et que votre père dit non, vous allez au tribunal", dit-elle.  

"Je ne veux pas être députée ou politicienne, car je ne suis pas prête à faire des compromis. Je me considère comme une pom-pom girl dont la cause est de résoudre le problème de la violence au Koweït. Je suis libre de faire cela, de faire du lobbying, de diriger une ONG et de faire du conseil. Nous voulons faire pression sur la loi autant que possible. C'est pourquoi nous collaborons avec des associations de ce type en Turquie, au Liban ou en Jordanie, mais aussi avec des députés et des femmes militantes de la région, ainsi qu'avec des associations de ce type en Turquie, au Liban ou en Jordanie. Parce que nous ne vivons pas en exil. Nous vivons dans nos pays, et nous voulons faire la différence dans nos pays. Comme l'a dit Simone de Beauvoir, certains de nos droits seraient repris et régressés si nous ne nous battons pas".

Le nouveau livre du Dr Alanoud Alsharekh sortira dans quelques mois : Tribalism and Political Power in the Gulf examine comment le tribalisme a évolué dans les États super-rentiers du Golfe, et surtout comment il croise, et définit parfois, l'expression politique.

 

Nada Ghosn est basée à Paris et a vécu aux Émirats, au Yémen, en Syrie, au Liban et au Maroc, où elle a travaillé pour la presse et diverses institutions culturelles. Elle travaille actuellement comme traductrice et journaliste indépendante. Elle a traduit de l'arabe vers le français plusieurs essais, livres d'art, romans, scénarios de films, pièces de théâtre et recueils de nouvelles et de poésie. Elle écrit régulièrement sur la culture et la société pour des publications telles que al-Nahar, Grazia ou encore Diptyk, et participe à des projets artistiques, des conférences et des performances.

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