Plongez dans l'univers d'écrivains francophones du Moyen-Orient avec cette liste soigneusement conçue pour vous.
Paris en lettres arabes
par Coline Houssais
Actes Sud
Mai 2024
Renversant la dynamique consistant à aborder l’Orient avec un regard occidental, cet ouvrage porte sur la relation qu’entretiennent les auteurs arabes avec la France en général et Paris en particulier. Quels sont les rapports de ces écrivains venus d’ailleurs avec les milieux littéraires, politiques et intellectuels français ? Comment la Ville-Lumière apparaît-elle dans leurs œuvres ? Ville-refuge des exilés, ville-laboratoire des aventuriers, ville-repoussoir lorsque le désespoir gagne, Paris demeure un espace repère, incontournable. Parcourant quatre siècles jusqu’à aujourd’hui, cette somme à la fois érudite et énergique explore de manière inédite les arcanes et ambivalences de cette relation ancienne, riche, plurielle, révélant aussi Paris comme capitale ex situ des lettres arabes. Coline Houssais enseigne à Sciences Po l’histoire culturelle de l’immigration arabe en Europe ainsi que les relations entre politique et musique dans le monde arabe. Fondatrice de l’Agence Ustaza, elle est par ailleurs responsable culture de Wahed, le premier magazine entièrement en français et en arabe publié en France, pour lequel elle collabore régulièrement. Parmis ses dernières publications, cette anthologie de musique arabe: Musiques du Monde Arabe, une anthologie en 100 artistes (Le Mot et le Reste, 2020) et le premier volume Araborama (Institut du Monde Arabe/Le Seuil).
Lire un extrait dans The Markaz Review.
Le Louvre, espace de l'alphabet à venir
par Adonis
Éditions Seghers
mars 2024
Considéré comme « l’homme qui a renouvelé la poésie arabe » (The New Yorker), Adonis est un des grands modernisateurs de la langue arabe et de la poésie dans son ensemble. Il entretient avec le concept même de musée une relation ambiguë, tant il cherche à porter l’art vers le futur. Pour la première fois, il consacre une œuvre intégralement à l’un d’entre eux : Le Louvre, espace de l'alphabet à venir, poème en sept tableaux, publié ici dans une édition bilingue.
Paris est une dette
par Saber Mansouri
Éditions Elyzad
mars 2024
« Moi, quand je vais mal à Paris, je repense au commencement afin de comprendre les raisons pour lesquelles j'ai quitté les miens et franchi la Méditerranée. Et comme à chaque fois, je me perds, je ne trouve pas une seule explication raisonnable à mon exil. »
Un jeune Tunisien débarque à Paris, invité par un prestigieux professeur de la Sorbonne à poursuivre ses études par une thèse. Confiant dans sa gloire à venir, féru de culture classique - mais qui s'intéresse encore à Bossuet ? -, il va errer de désillusions en désillusions avant de retrouver la mélodie des mots.
Partition fine sur ces étudiants qui quittent leur pays, le cœur empli d'espoir, décidés à embrasser l'esprit français, Paris est une dette est une ode, drôle et cruelle, à la réalité.
Né en 1971 en Tunisie, docteur en Histoire grecque ancienne, Saber Mansouri a enseigné plusieurs années l'Antiquité grecque à l'université avant de se consacrer à l'écriture. En 2003, il fonde la collection « Maktaba-Bibliothèque » chez Fayard, textes inédits de la culture arabo-musulmane. Parmi ses ouvrages : Sept morts audacieux et un poète assis, roman, Elyzad, 2020 et Un printemps sans le peuple. Une histoire arabe usurpée (1911- 2011), essai, Passés Composés, 2022.
Le Paris arabe, Deux siècles de présence des Orientaux et des Maghrébins
Par Pascal Blanchard, Éric Deroo, Driss El Yazami, Pierre Fournie, Gilles Manceron
Éditions de la Découverte
Paris est, depuis deux siècles, une capitale arabe. Carrefour des cultures, des musiques d’Orient et du Maghreb et première ville d’immigration des populations venues d’Afrique du Nord, elle est aussi un espace privilégié pour les opposants, les diplomates ou les tractations secrètes... Paris est depuis toujours au cœur d’une relation paradoxale de la France avec le monde arabo-musulman. Oubliée, occultée, inaudible, cette histoire dérange et cherche sa place dans notre mémoire collective. Débutant avec l’expédition d’Égypte puis la conquête de l'Algérie, traversant les expositions universelles et les conflits, Le Paris arabe se prolonge avec la beur génération, le visage de Zidane sur les Champs-Élysées et la consultation des musulmans de France. Mais Paris, ville d’intégration, fut aussi, pour les populations maghrébines, la capitale de l’exclusion dont ce livre raconte, étape par étape, l’étonnante mise en place institutionnelle. Du voyage fastueux d’Abd el-Kader aux Turcos de la Commune, des danseuses du ventre aux maisons closes, les fantasmes sur l’Orient y ont libre cours. Les images fortes se heurtent dans les mémoires et dans la ville, entre l’édification de la Grande Mosquée, le massacre du 17 octobre 1961, la Marche des beurs en 1983 ou les vagues d’attentats meurtriers des années 1980 et 1990. Des milliers de documents exhumés et inédits, des récits étonnants permettent ainsi, entre imaginaire et réalité, de reconstituer, fragment par fragment, les moments essentiels de cette histoire commune.
L'Algérie et la France ou la fracture identitaire
par Nacer Khelouz
Éditions L'Harmattan
mars 2024
« La France, tu l’aimes ou tu la quittes », s’écriait Nicolas Sarkozy en 2012. Ce fut alors le règne de la parole « décomplexée » à l’égard d’une partie de la population française. Pourtant cette surenchère dans la stigmatisation n’est ni nouvelle ni même la dernière en date. Souvenons-nous de la célèbre équation frontiste « immigration = chômage = insécurité ».
Aujourd’hui, Éric Zemmour et une extrême droite désormais parlementaire en affûtent les termes en poussant au plus loin cette logique de discrimination « Musulmans = Islamisme = Grand Remplacement ».
La question identitaire à l’origine des crispations algéro-françaises est ancienne. L’orientalisme sous toutes ses formes et le colonialisme s’en sont largement nourris. Elle est aujourd’hui instrumentalisée par l’extrême droite qui trouve de nombreux relais dans certains médias. Le livre de Nacer Khelouz se propose d’en déconstruire le discours avec un intérêt particulier pour le domaine des arts et des lettres.
Nacer Khelouz, professeur de littérature française et francophone, né en Algérie, a fait une licence de littérature française puis une maîtrise de FLE à Paris 8, et a enseigné dans plusieurs collèges en France. Il a obtenu un doctorat en littérature à l’université de Pittsburgh et a publié de nombreux essais qui traitent de questions liées à l’immigration et à l’identité.
-Jordan Elgrably et Sarah Naili
Pour remonter plus loin dans le temps, explorez : Paris, librairie arabe par Maud Leonhardt Santini, Éditions Parenthèses / MMSH
À partir des années quatre-vingt, Paris abrite un nombre croissant d’intellectuels arabes du Moyen-Orient. Réfugiés, opposants politiques, journalistes, écrivains et artistes exilés développent des activités qui font de Paris une ville relais, une « capitale arabe » de la culture. Pourtant, tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, la montée en puissance anglo-saxonne a mis à mal la centralité parisienne, longtemps hégémonique au plan des arts et des lettres. Alors pourquoi vient-on encore à Paris ? ...
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