Baya a été l'une des premières artistes algériennes à être reconnue dans le monde artistique à Paris. Bien que son style soit considéré comme naïf, son œuvre perdure aujourd'hui.
Naima Morelli
Le nom de Baya est le premier qui me vient à l'esprit lorsque je pense aux artistes nord-africains qui vivaient à Paris au XXe siècle.
Fatma Haddad (1931-1998) est née dans les quartiers pauvres d'Alger. Son destin bascule lorsque Marguerite Camina Benhoura, intellectuelle française résidant en Algérie, la prend sous son aile. Le génie artistique est immédiatement reconnue par l'avant-garde parisienne, à la recherche d'un art primitif, joyeux et libre.
Les toiles et les peintures sur carton de Baya sont habitées par des femmes en vêtements traditionnels, marchant dans des paysages et des jardins luxuriants, souvent entourées d'animaux. Ses créatures féroces reflètent l'esprit indépendant de l'artiste.
Malgré son talent, Baya a longtemps été mise à l'écart dans le monde de l'art, et son style spontané était perçu comme naïf. Cette vision a changé ces dernières années, grâce à des expositions telles que Baya, icône de la peinture algérienne. Femmes en leur Jardin à l'Institut du monde arabe à Paris (2023-2022) et au Centre de la Vieille Charité à Marseille. Son travail a également été exposé à la Biennale de Venise 2022.
L'artiste ne s'est pas prêtée à beaucoup d'interviews de son vivant, mais beaucoup de choses ont été écrites à son sujet. Dans cette histoire, j'ai voulu mettre l'accent sur cet aspect. Alors que les mots écrits sur Baya proviennent principalement d'autres personnes, ses personnages parlent d'eux-mêmes. Et la langue qu'ils parlent ne cesse d'être mystérieuse et captivante jusqu'à aujourd'hui.
Pour aller plus loin:
Podcast Radio France, "Baya (1931-1998), une peintre algérienne derrière le prisme du post-colonialisme".
"Baya, femme d'Alger", galerie d'art Grey.
"Baya Mahieddine, l'artiste qui a influencé Picasso", SL Daily.