The Abduction(White Pine Press) fait référence à un événement autobiographique de la vie de Maram Al-Masri. Lorsque, jeune femme arabe vivant en France, elle décide de se séparer de son mari avec lequel elle a un enfant, le père enlève le bébé et retourne en Syrie. Al-Masri ne verra pas son fils pendant treize ans. C'est l'histoire d'une femme à qui l'on refuse le droit fondamental d'élever son enfant. Il s'agit de poèmes obsédants et envoûtants sur l'amour, le désespoir et l'espoir, un livre délicat, profond et puissant sur l'intimité, les droits d'une mère, la guerre, l'exil et la liberté. Maram Al-Masri incarne la voix de tous les parents qui, un jour, pour quelque raison que ce soit, ont été séparés de force de leurs proches. Elle écrit sur la condition féminine, cherchant à concilier son rôle de mère avec son travail d'écrivain. La terrible guerre qui ravage son pays natal depuis 2011 l'a douloureusement affectée.
Maram Al-Masri
Deux poèmes de Maram Al-Masri
Je ne veux pas vieillir
Je ne veux pas vieillir
pour que mon enfant me reconnaisse
le jour où il reviendra
pour me voir
Je ne veux pas mourir
comme ma mère
parce que j'ai un enfant
même s'il n'est pas dans mes bras
mais un jour
c'est certain
il aura besoin de moi
Le monde est dur, mon fils
Le monde est dur, mon fils
dur comme un chargeur de mitrailleuse
dur comme les murs d'un centre de détention
dur comme le regard du mépris
Je ne t'avais pas prévenu d'attendre avant de venir me rejoindre
Je ne vous ai pas prévenus, les petites plantes
sont facilement piétinées
Je ne t'ai pas prévenu, ici il faut être fort
ici ils aiment les diplômes
ils aiment les comptes en banque
Je vous préviens, les noyés
ne peut sauver
le noyé
Immigrant
vous serez toujours
dans le collimateur de la suspicion
Je ne vous avais pas prévenu, les immigrés arrivent fragiles
comme des nourrissons