Nasrin Abu Baker
Bien que citadine, Nasrin Abu Baker reste attachée à la terre et à la nature. Cela se voit dans toutes ses œuvres, quelle que soit la période, car elle travaille souvent dans des tons de terre avec un large éventail de matériaux naturels. "Je combine plusieurs techniques, dont la peinture, la sculpture, la couture et la broderie", explique-t-elle. "Le résultat tourne autour d'un monde personnel, intuitif et sauvage qui touche aux domaines du surréalisme et de la fantaisie. Par ailleurs, mes œuvres abordent également des questions sociales, religieuses et politiques. Il y a des références à des œuvres d'art célèbres, à des histoires mythologiques ; mon travail a un sens de l'humour et même une dimension religieuse et cérémonielle.
Créatrice polyvalente, Nasrin explore souvent dans ses œuvres son identité et ses racines à travers une représentation féministe. Elle place la femme dans un contexte sociopolitique au centre de ses œuvres, illustrant la force et la détermination. Elle travaille avec des matériaux locaux et tente de créer un dialogue entre le local et l'universel, en mélangeant les symboles culturels et les peuples. Dans certaines de ses peintures, elle utilise du goudron, conformément à l'école expressionniste allemande. Nasrin intervient pour donner sa propre interprétation des images.
Nasrin Abu Baker, "Meridian", acrylique sur toile, 145x83cm, 2014.
Nasrin Abu Baker, "Femme, cactus, poisson, croissant rouge", acrylique sur toile, 160x160cm, 2018.
Nasrin Abu Baker, "The Golden Road", spray de ciment sur bois, 78x107cm, 2022.
Nasrin Abu Baker, "Dream", technique mixte sur étagère en bois, 30x60cm, 2022.
Nasrin Abu Baker, "Houses & Fields", ciment et techniques mixtes sur bois, 44x60cm, 2022.
Nasrin Abu Baker, "15 Workers", mixed media, 217x300cm, 2012.
Nasrin Abu Baker, Sans titre, technique mixte sur toile pure, 74x163cm, 2014.
Nasrin Abu Baker, Sans titre, technique mixte sur toile pure, 84x179cm, 2014.
Que ce soit à Leipzig ou à Jérusalem, tous les matériaux qu'elle utilise représentent sa communauté locale. Ses peintures présentent au spectateur des symboles dépourvus de toute source réelle. La méconnaissance de l'identité des personnages amplifie les sentiments de particularité, d'isolement et de peur. Elle réinterprète et reformule les images et les affiches de la représentation palestinienne.
Au cours d'un projet de 2018 intitulé Dissolving Boundaries, l'artiste a commenté sa double identité nationale en tant qu'Arabe née à l'intérieur des frontières d'Israël. "L'expérience d'un Palestinien vivant en Israël est complexe et multicouche", a-t-elle déclaré. "Tout comme le conflit politique lui-même, elle est remplie de contradictions internes. Je vis dans une société divisée dans la ville de Jérusalem, avec des quartiers orientaux et occidentaux, qui sont divisés entre les communautés arabes et juives".
Les œuvres de Nasrin sont créées sans perspective, sans arrière-plan, sans cadre, pour produire un détachement ; une réponse expressive à la situation politique actuelle. Son utilisation ironique et peut-être amère de personnages déformés, de parties du corps et de courbes inarticulées dans ses peintures est délibérément maladroite, à la manière de Picasso. Elle examine la relation entre le fort et le faible, la victime et l'oppresseur, le présent et l'absent.
