Mostafa Nodeh (né en 1980) est un artiste et photographe iranien autodidacte qui vit à Gilan, sur la côte nord de l’Iran.
TMR
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de vos débuts dans la photographie ?
Mon parcours dans la photographie a commencé par une connexion profonde avec le monde qui m’entoure et la beauté naturelle qui m’a toujours attirée. Je suis d’origine kurde et mes racines ont grandement influencé ma vision créative. J’ai commencé avec des outils simples, en capturant des images avec un téléphone portable, mais au fil du temps, ma passion a évolué vers une pratique plus raffinée et professionnelle, en particulier dans le minimalisme noir et blanc. Ce choix m’a permis d’exprimer des émotions et des idées complexes à travers la simplicité, car je crois que l’art peut être un moyen puissant de communiquer des sentiments et des histoires profondes.
Vous vivez à l’extérieur de la capitale, Téhéran. Travaillez-vous principalement avec des sujets locaux ou voyagez-vous souvent pour réaliser des reportages photographiques ?
Oui, je vis à Qazvin, une ville proche de Gilan qui n’est pas très éloignée de Téhéran, mais qui se distingue par son caractère propre et son riche patrimoine culturel. Bien qu’une grande partie de mon travail soit inspirée par mon environnement immédiat, je voyage fréquemment pour mes projets photographiques. Inspirée par la nature et les histoires des gens qui m’entourent, j’explore souvent divers paysages et communautés pour saisir les luttes et les défis auxquels ils sont confrontés. Les voyages m’aident à élargir ma perspective et à apporter de nouvelles idées à mon travail.








Qui sont vos clients ? Avez-vous un curriculum vitae des expositions de photos ?
Mes clients sont des galeries d’art, des institutions culturelles, des médias et des projets individuels. Bien que la plupart de mes travaux soient réalisés par moi-même, nombre de mes œuvres ont été présentées lors d’expositions en Iran et à l’étranger. Au fil des ans, j’ai collaboré avec différentes organisations artistiques, ce qui m’a donné l’occasion d’exposer mon travail dans diverses parties du monde.
Comment pensez-vous que l’isolement du monde occidental et les embargos économiques qui pénalisent l’Iran ont pu affecter votre vie, votre carrière créative ?
L’isolement dû aux sanctions économiques et les défis de la vie en dehors de la scène artistique mondiale ont sans aucun doute affecté ma carrière. Cependant, ces conditions ont également offert des opportunités de croissance. Les limitations d’accès à la technologie et aux matériaux me poussent à penser de manière plus créative, et j’ai appris à tirer le meilleur parti de ce qui est disponible. Bien que ces défis soient réels, l’art continue d’être un moyen d’exprimer ses pensées et d’établir des liens avec d’autres personnes au-delà des frontières.

Avez-vous l’impression qu’il y a des limites à ce que vous pouvez faire ? Ou êtes-vous en mesure d’exercer la liberté que vous souhaitez ?
Il y a certainement des limitations dans les ressources dont je dispose et en termes d’accès aux plateformes internationales. Cependant, je considère ces limitations comme des défis créatifs plutôt que comme des obstacles. Je suis toujours en mesure d’exprimer ma vision et de repousser mes limites artistiques. En fait, je trouve que travailler avec des contraintes conduit souvent à de nouvelles formes de créativité et d’exploration.
L’avenir me semble à la fois difficile et plein d’espoir. Sur le plan personnel, je m’engage à développer ma pratique, à rechercher de nouvelles opportunités d’exposition internationale et à continuer à développer mon récit à travers la photographie. En ce qui concerne la scène artistique iranienne, malgré les restrictions, on observe un sentiment croissant de résilience et d’innovation. Les artistes iraniens trouvent de plus en plus de moyens de partager leur travail, tant au niveau local que mondial, et je pense que l’art continuera à prospérer malgré l’adversité.
A quoi ressemble l’avenir pour vous ?
En tant qu’artiste, je m’efforce de capturer non seulement la beauté visuelle du monde, mais aussi la profondeur émotionnelle et philosophique des sujets que je traite. Dans mes photographies en noir et blanc, je cherche à me concentrer sur les détails et les formes sans la distraction de la couleur, ce qui reflète ma philosophie personnelle d’observation des mondes intérieur et extérieur.
