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Le15 novembre, chaque année depuis 40 ans, PEN International célèbre la Journée de l'écrivain emprisonné. Le harcèlement, la détention, la condamnation et l'emprisonnement d'écrivains, de journalistes, d'universitaires et de militants étant en augmentation dans le monde entier, les membres de PEN ont du pain sur la planche.
Promouvant la littérature et la liberté d'expression, PEN a célébré son 100e anniversaire le5 octobre 2021 et compte des centres PEN autonomes dans plus de 100 pays.
Au fil des ans, PEN s'est fait le champion de la libération d'écrivains tels que Orhan Pamuk et Hrant Dink en Turquie, Maziar Bahari et Sedigeh Vasmaghi en Iran, et Natalia Sharina et Oleg Sentsov en Russie. Si vous pensez que PEN n'a aucune raison de se préoccuper des écrivains aux États-Unis, considérez sa "préoccupation judiciaire" de 2019 pour le journaliste et auteur emprisonné Mumia Abu-Jamal.
Ces dernières années, la Turquie est devenue l'un des plus grands oppresseurs d'écrivains, d'universitaires et d'intellectuels, avec la plus grande population carcérale de détenus politiques d'Europe continentale. Le président Erdogan, pour consolider son pouvoir, a licencié 5 600 universitaires et 51 000 enseignants dont la politique progressiste ou l'héritage kurde lui déplaisaient, ou qui, en tant que journalistes, éditeurs ou rédacteurs en chef, s'étaient montrés trop francs, comme le journaliste-romancier Ahmed Altan, qui a déclaré : "Mes mots ne peuvent être emprisonnés."
PEN demande la libération immédiate de l'écrivain Selahattin Demirtaş, homme politique zazakh-kurde et ancien co-directeur du Parti démocratique des peuples (HDP) en Turquie. Demirtaş a commencé sa carrière politique en tant qu'avocat des droits de l'homme, et a contribué à transformer le HDP en un parti plus inclusif mettant l'accent sur les valeurs progressistes, le féminisme et les droits LGBTQ. Il croit passionnément en l'avenir libéral et démocratique de la Turquie. Emprisonné depuis novembre 2016, Demirtaş s'est présenté à la présidence en 2014, puis à nouveau en 2018 - où il a mené sa campagne depuis sa cellule de prison. Son premier recueil de nouvelles , Dawn, a été écrit depuis une prison de haute sécurité à Edirne, où il est toujours détenu. Selon PEN, Demirtaş a été emprisonné "pour avoir été accusé d'être un membre dirigeant d'une organisation terroriste, de diffuser de la propagande terroriste, de faire l'éloge des crimes et des criminels et d'inciter à la haine et à l'hostilité du public. Les preuves utilisées contre lui consistent en grande partie en ses discours politiques et déclarations de presse et manquent de toute preuve irréfutable d'activité criminelle."
PEN exige que les autorités turques libèrent immédiatement Selahattin Demirtaş et annulent sa condamnation, conformément à l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme, et mettent fin à toutes les procédures pénales en cours à son encontre.
Depuis des années, PEN défend le sort des écrivains ouïghours emprisonnés, et demande aujourd'hui la libération immédiate de Rahile Dawut. Anthropologue éminente et grande spécialiste de l'étude du folklore et des traditions culturelles ouïghours, Rahile Dawut est professeur associé à l'université du Xinjiang et fondatrice du Centre de recherche sur le folklore des minorités de cette université. Elle est reconnue internationalement pour sa contribution unique à l'étude et au catalogage du patrimoine culturel ouïghour.
Selon PEN, Dawut a disparu fin 2017, peu après avoir prévu de se rendre du Xinjiang à Pékin pour participer à une conférence universitaire. En juillet 2021, un reportage d'investigation du service ouïghour de Radio Free Asia a confirmé son emprisonnement selon des sources au sein de l'université du Xinjiang.
Dans un communiqué, PEN conclut que "l'emprisonnement de Dawut est emblématique des efforts du gouvernement chinois pour disloquer la population ouïghoure de son identité et de son patrimoine culturels par des niveaux écrasants de censure et de répression. Depuis la mise en place du vaste réseau de camps de rééducation du Xinjiang en 2017, plus d'un million de Ouïghours et d'autres minorités ont été détenus, dont des centaines d'écrivains, de poètes, de traducteurs, d'universitaires et d'intellectuels publics, qui représentent ensemble l'incarnation vivante de la culture ouïghoure."
Dans l'hémisphère occidental, PEN défend la liberté de Maykel Osorbo, alias Maykel Castillo Pérez, musicien, rappeur et auteur de musique indépendante à Cuba. Osorbo est co-auteur avec d'autres musiciens cubains de "Patria y Vida" ("Patrie et Vie"), une chanson qui, depuis sa sortie en février 2021, sert de cri de ralliement d'espoir et d'hymne lors des manifestations anti-gouvernementales à travers l'île. Avec près de 9 millions de vues sur YouTube, la chanson a été nommée pour la meilleure chanson urbaine et la chanson de l'année aux Latin Grammy Awards. Osorbo est également l'un des fondateurs du Movimiento San Isidro (MSI), un groupe d'artistes et d'intellectuels cubains fondé en 2018 pour protester contre la censure étatique des œuvres artistiques, littéraires ou journalistiques et défendre la liberté d'expression à Cuba.
Les autorités cubaines ont arrêté Osorbo le 18 mai 2021 alors qu'il se trouvait chez lui, le soumettant à une disparition forcée pendant 14 jours. Des organes de presse ont ensuite rapporté qu'il avait été placé en détention provisoire et transféré à la prison 5 y Medio, à Pinar del Río, le 31 mai, accusé de délits présumés tels que "résistance" et "outrage". PEN note : "Sa détention provisoire n'est pas conforme aux exigences juridiques internationales ni au code pénal cubain."
Pour la Journée de l'écrivain emprisonné de cette année, PEN demande également la libération immédiate de 12 écrivains emprisonnés en Érythrée depuis 2001, et la libération de Mohammed Al-Roken aux Émirats arabes unis.
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